dimanche 25 octobre 2009

Parachutiste, compétiteur et sous-officier

François Martzolff a commencé le parachutisme à 16 ans à Strasbourg.
Depuis, il enchaîne les compétitions civiles et militaires.


Vêtu d’une combinaison bleu roi, d’un casque souple noir et de lunettes d’aviateur, François Martzolff attend son tour pour sauter en parachute. Détendu et pourtant très concentré. Cet homme de 31 ans, originaire de Strasbourg, est parachutiste de haut niveau et sous-officier dans l'armée. Habituellement, il s’entraîne à Gap dans les Hautes-Alpes avec ses 13 coéquipiers de l’Équipe de France Militaire de Parachutisme (EFMP). Mais cette semaine il est au Neuhof pour retrouver l’air de Strasbourg, et son club d’origine: le Centre école de parachutisme Alsace.




"Je reviens à Strasbourg en moyenne quatre fois dans l’année pour m’entraîner et préparer les compétitions. Ici, l’aérologie, c'est-à-dire les mouvements de l'air, donne des vols assez agités donc très intéressants, explique-t-il. Et puis, je reste très attaché affectivement à la région et au club.» C’est là, au CEP Alsace basé au Neuhof, que François a fait ses premières armes. A l’âge de 16 ans. « Je me souviens qu’à 9 ans je me lançais du haut du premier étage de ma maison avec une voile confectionnée à l'aide de draps. A 12 ans, je suis passé aux choses sérieuses en faisant un stage de parapente. Quatre ans plus tard, ce fut le parachute au CEP», raconte-t-il, un sourire en coin. Il est aujourd'hui toujours membre du club.

Il est près de 17 heures. François s’interrompt et court vers la piste. L’avion va décoller, c’est le dernier saut de la journée. Il est largué à 1000m d’altitude. Quelques secondes s’écoulent, il ouvre son parachute. De là-haut, la vue est saisissante, car l'aérodrome se situe à 4km seulement du centre ville. Voir la cathédrale de Strasbourg est, de l'avis de tous les parachutistes, quelque chose de magique.
Cinq minutes plus tard, le parachutiste atterrit sur un matelas gonflable en touchant avec son talon un cercle jaune de taille équivalente à celle d’une pièce de 2 euros. «Carreau » est le terme utilisé pour dire qu’il a atteint le centre de la cible. La discipline s’appelle la précision d’atterrissage (PA pour les intimes).

Vice-champion du monde Junior de voltige en 1999


François Martzolff est membre de l’équipe militaire de France depuis 2004. Il est sportif de haut niveau de la Défense, comme le nageur Alain Bernard. Sauf que lui n'est pas gendarme mais sous-officier dans l'armée... de terre ! Son premier titre important, il l’a décroché dans le civil, il fut vice-champion du monde de voltige Junior en 1999. Aujourd’hui, l’armée lui donne la possibilité de se consacrer exclusivement à sa carrière de sportif.« Je suis payé par l’armée pour m’entraîner et représenter l’institution dans les compétitions internationales. En fait, je participe à faire briller l’étendard », plaisante-t-il.

A côté de la cible, François regarde atterrir un jeune parachutiste du club. Il lui prodigue quelques conseils. « François a 15 ans de pratique derrière lui, c’est un vrai moteur dans notre structure », explique Marc Kilfiger, le directeur technique du club. Le CEP présente une équipe dans les compétitions nationales. François en est l’élément clé. En 2008, ils ont remporté une médaille d’argent en PA par équipe aux Championnats de France.

18H27, sur le terrain d’aviation du Polygone. L’air froid devient aussi humide, le soleil fuit rapidement derrière les barres d’immeubles du quartier. La journée d’entraînement s'achève. Chaque année François réalise en moyenne 600 sauts. L’athlète vise la plus haute marche du podium : « être champion du monde en précision d’atterrissage individuel l’année prochaine ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire