jeudi 5 novembre 2009

Moussa Azirar récompensé au Sénat




Moussa Azirar (à gauche) a reçu son prix "Talent des cités" samedi 24 octobre au Sénat. "C'est important de soutenir des jeunes des quartiers, et c'est l'occasion pour nous de montrer de quoi on est capables".

Moussa Azirar était samedi 24 octobre dans l'hémicycle du Sénat. Lauréat 2009 du concours Talents des cités, il a reçu sa récompense lors d'une cérémonie co-présidée par Fadela Amara, secrétaire d’État chargée de la politique de la Ville, et Gérard Larcher, président du Sénat.


Le concours récompense chaque année depuis 2002 des jeunes entrepreneurs des quartiers sensibles. Pour cette huitième édition, 250 dossiers ont été examinés. Les jurys en ont sélectionnés au final 38, dont celui de Moussa Azirar. Cet homme de 26 ans, originaire du quartier du Neuhof, veut ouvrir un supermarché dans le secteur du Marschallhof, là où il a grandi et vit encore aujourd'hui.

L'histoire de son projet commence en novembre 2008, au moment où la "Coopé" de la rue Marschallhof ferme ses portes après 40 ans d'existence. "Les habitants ne pouvaient pas se résigner à perdre un commerce de proximité comme celui-ci. Moi non plus, j'y étais très attaché", se souvient-il. Il se renseigne alors auprès du service économique de la CUS sur l'opportunité de reprendre le bâtiment et d'y ouvrir un nouveau supermarché.

Il frappe aux bonnes portes, il se fait aider par la plate-forme territoriale de création d'entreprises. Rapidement, sa conseillère, Türkân Bayrak, le sent déterminé. Moussa apprend à monter des prévisionnels, à démarcher les fournisseurs et les organismes financeurs.

Son Supermarché Eco attend la validation des élus de Strasbourg

Depuis 8 mois, il peaufine le dossier. Dès l'ouverture, son commerce qu'il a baptisé "Supermarché Eco", créerait 10 emplois. "Il s'est engagé à recruter des gens du quartier et à respecter la parité dans l'équipe", détaille sa conseillère. "Beaucoup m'ont déjà sollicité pour un emploi, mais je ne pourrai pas satisfaire tout le monde", déplore le jeune homme.

Dans environ 600 m2, Moussa Azirar, projette de proposer des produits à bas prix. Il s'approvisionnera auprès d'une centrale d'achat. "Je ne voulais pas être dépendant d'une enseigne. De toute façon, les grandes enseignes ne sont pas intéressées par nos quartiers". Les clients trouveront à l'intérieur, une boulangerie et une boucherie avec des produits halal. Nouveauté par rapport à l'ancien supermarché : une poissonnerie. "J'ai l'avantage de connaître les habitudes de consommation des habitants du quartier, je sais quels produits ils recherchent", assure-t-il.

Au Sénat, le strasbourgeois a pris la parole comme les autres lauréats : trois minutes pour présenter l'essentiel de son projet. "Parler devant les sénateurs et des personnalités politiques comme Fadela Amara ou David Douillet était assez intimidant", se souvient-il.

Ce jour-là, Moussa Azirar a reçu avec son prix la reconnaissance que son projet est travaillé et fiable.  "Talent des cités"  représente aussi un plus médiatique et relationnel indéniable pour ce futur commerçant.

Moussa attend la validation finale à la CUS pour la mise à disposition des locaux de la rue Marschallhof. Une dernière audition devant les élus est prévue pour le 17 novembre. En attendant, il donne un coup de main à son frère, Ahmed, qui tient un snack au Neuhof également.

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