jeudi 5 novembre 2009

Le parc d'activité Jules Védrines verra le jour début 2010


L'emplacement du futur parc d'activités Jules Védrines (GoogleMaps).
Cliquez sur la carte pour l'afficher en grand.

Les travaux au parc d'activités Jules Védrines devraient commencer au premier trimestre 2010. Les entreprises qui s'y installeront bénéficieront d'exonérations fiscales liées au statut de Zone franche urbaine (ZFU). Un statut qui encourage l'économie locale, sans résoudre tous les problèmes.


Le nouveau parc d'activités Jules Védrines, entre l'arrêt de tram Kibitzenau et la cité des Aviateurs, devrait commencer à sortir de terre au début de l'année prochaine. Trois des quatre entreprises qui s'y installeront sont désormais connues : il s'agit d'un coiffeur, d'un garage et d'un centre d'aide par le travail. La quatrième parcelle devait accueillir un pôle d'entrepreneurs, mais l'un des deux associés pressentis s'est désisté, crise oblige.

La procédure d'appel d'offres s'est close en décembre 2008 et a vu passer une dizaine de projets. "Vu la conjoncture économique, c'est un bon résultat", se félicite Delphine Naillon, chargée de mission pour la CUS. "Nous avons retenu les offres conséquentes qui valorisent le quartier, et des entreprises qui veulent devenir propriétaires à terme, sans passer par la case promoteur", explique-t-elle. Pour que les travaux commencent rapidement et que les entreprises démarrent leur activité avant le 31 décembre 2011, le permis de construire est délivré au moment même de la vente. Car s'ils s'installent après cette date, les artisans ne bénéficieront pas du statut avantageux de ZFU : zone franche urbaine.

Effet d'aubaine

La ZFU est censée favoriser l'activité économique de la ZUS (Zone urbaine sensible) du quartier, en accordant des réductions fiscales aux entreprises qui s'y implantent. En cas d'embauches locales, les cotisations patronales sont aussi minorées. Pour certains, c'est une bonne occasion de développement, comme en témoigne Olivier Kocher, jeune propriétaire du garage Auto H de la Meinau qui va déménager au parc Jules Védrines : "Nous occupons actuellement une ancienne marbrerie de 1500 m2 avec beaucoup de place perdue. Au Neuhof, nous aurons 1600 m2 pleinement exploitables. Nous aurions déménagé de toute manière, mais les exonérations fiscales ont orienté notre décision."

Même chose pour Nicolas Roser, cogérant de la menuiserie du même nom, qui s'est installé au parc d'activités de la Klebsau cet été quand son entreprise est devenue trop grande pour ses locaux de Neudorf. Avec, outre les exonérations, un prix d'achat imbattable : 5500 euros l'are. "En comparaison, un de mes collègues d'Entzheim a acheté son terrain 7500 euros [l'are]", précise-t-il.

"Ici, j'économise"

Pour d'autres, loin des grands projets de développement, la ZFU est un moyen de sortir la tête de l'eau. Carreleur à la Klebsau, Carlos Lozano, a ainsi quitté Vendenheim il y a un an, quand son propriétaire a vendu les locaux. "La trésorerie faisait défaut, j'avais beaucoup d'argent dehors et des factures que je ne pouvais pas honorer. Ici, j'économise sur les charges, même si le loyer est plus élevé." Quant à Sandra Magnus, cogérante d'une boulangerie en face de l'arrêt de tram Kibitzenau, elle est là un peu par hasard. "Auparavant, mon père et moi étions installés dans le centre du quartier. Quand le Maxi Coop s'est installé en mars 2008, notre chiffre d'affaires a fondu. Le fonds était invendable. Alors il a bien fallu aller quelque part."

Aujourd'hui le bilan est bon, mais elle ne l'impute pas aux exonérations. Tout comme Baudouin Delaunois, gérant d'une société de portage salarial, pour qui les avantages fiscaux ne sont pas l'atout principal du quartier : "D'accord, le gain financier existe, mais au final il n'est pas très important. Le vrai plus, c'est que les gens sont très sympas et que le quartier évolue vite".

Questions d'image

Le miracle ZFU aurait-il eu lieu ? Accorder des avantages fiscaux pour amorcer la pompe et faire venir les premières entreprises, dont la simple présence redore le blason du quartier, ce qui dope naturellement son attractivité... Un joli conte rattrapé par la réalité : Nicolas Roser prévoit une embauche, mais il remarque qu'ici, "recruter du personnel qualifié, c'est mission impossible". Il devra peut-être faire appel à quelqu'un d'extérieur, quitte à faire une croix sur l'exonération liée aux embauches locales. Et les chômeurs d'ici ne profiteront pas de l'effet ZFU.

Enfin, la mauvaise réputation du quartier a la vie dure. Son nom agit parfois comme repoussoir : contre toute réalité administrative, Olivier Kocher assure que dans son esprit, "le parc Védrines, ce n'est pas le Neuhof". Quand on lui demande s'il aurait accepté une proposition d'installation ailleurs dans la zone franche, au coeur du quartier par exemple, la réponse est pudique : "Ma décision aurait pu être différente." La nuance montre que, si les avantages fiscaux sont une pierre sur le chemin du développement de l'économie locale, beaucoup d'autres restent à poser.

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